Bucéphale

Le laisser acteur de ses mouvements

Le cheval en soins est par définition un cheval douloureux ou au mieux endolori et un peu diminué.

On prend souvent le plus grand soin pour le manipuler, ce qui est essentiel.

 

Mais trop souvent encore, je vois des humains imposés le mouvement au cheval. Or, seul le cheval ressent et sait ce qu'il peut faire ou non, avec son corps meurtri.

 

Dans ma gestion du cheval en soin, je m'attarde beaucoup sur les apprentissages de base du cheval. Au fil de mes expériences, il m'est apparu qu'il était toujours mieux de laisser le cheval décider de la façon dont il se meut, plutôt que de le diriger et lui imposer un mouvement.

Comment ? En apprennant au cheval des actions basiques (reculer, bouger les hanches, les épaules, tourner la tête, pivoter). Une fois ses actions acquises, il suffit de demander au cheval une action et il effectue lui-même le mouvement selon ses capacités.

 

Evidemment, l'idéal est que le cheval ait acquis en amont ses apprentissages. Mais, il est possible de lui apprendre pendant les soins ou la convalescence. Ceci présente un triple avantage :

  • ces apprentissages, s'ils sont bien menés, consttuent une distraction pour le cheval. Ils peuvent être réalisé en quelques minutes (moins de 5 minutes) réparties sur une semaine (jamais tous les jours).
  • ces apprentissages une fois acquis sont des aides pour le soigneur qui voit son travail facilité et le cheval agir en évitant au maximum ses douleurs
  • ces apprentissages sont une motivation pour le cheval, qui bénéficie dès lors de récompense alimentaire. CEs récompenses doivent être adapté à son régime alimentaire et distribuée sans susciter l'énervement ou la frustrattion du cheval.
  • enfin, c'est une façon de créer un lien positif avec le cheval dans un moment où ses interactions avec l'humain sont souvent tournées vers le soin et non sur lui-même en tant qu'individu (focalisation sur e pansement à refaire et la locomotion par exemple, plutôt que sur l'individu complet).

 

Ces apprentissages ont également un autre mérite. Si le cheval refuse d'exécuter une action qu'il connait bien et à laquelle il répond bien habituellement, c'est un indicateur pour le soigneur, le professionnel de santé. Grâce à cette écoute fine (un cheval ne refuse jamais une action pour vous embêter), il est possible d'agir de façon plus précoce et donc de mieux prendre en charge la douleur et la pathologie.

 

Dans les actions demandées, pour le cheval en soins, il est absolument nécessaire de formuler clairement la demande, de lui laisser le temps de comprendre et d'exécuter. Sans ces 3 piliers, on ne laisse pas au cheval le temps de s'organiser avec son corps malade.

 

 

 



29/12/2020
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