Bucéphale

Mon parcours


Episode 4 (fin) - Ceux qui aident, inspirent, expirent (si, si !), soutiennent, remettent en question – mon entourage professionnel ou personnel : Katia, Brigitte, Manue, Véronique, Jennifer, Eric, Emmanta...

C’est fou, le nombre de gens qui sèment des petits cailloux pour vous guider sur votre chemin de vie. Je vous les présente ? Ils/elles sont formidables !

 

 

Les inspirant-es

 

Il y a ceux et celles qui inspirent parce-que ce qu’ils/elles disent ou réalisent fait sens pour vous. Je pense à Laïla Del Monte et à Brigitte Schwemmer, engagées depuis longtemps dans la guérison des chevaux.

Elles m’ont montré qu’on pouvait proposer des approches hors normes et réussir. Qu’il fallait s’accrocher mais que… pour les chevaux, c’était important.

Je me souviens des discussions avec Brigitte sur les chevaux de course, ce monde si difficile d’accès pour les méthodes alternatives. Et j’ai vu tout le mieux-être qu’elle leur apportait avec ses mains.

J’ai vu Laïla travailler pendant des années sur mon cheval et j’ai été marquée par son éthique qui faisait écho en moi. Laïla a une façon unique d’avoir les pieds sur terre quand on travaille avec le spirituel. Quant à ses écrits sur les chevaux, ils furent pour moi, une véritable révélation.

 

Il y a aussi celles et ceux que l’on voit s’accrocher, tanguer sous les contraintes et les doutes, essayer, se questionner, se relever, persévérer, attendre la reconnaissance pendant des années. Leur chemin est inspirant pour tenir, se dire que l’on n’est pas seule, comprendre que c’est normal de douter, tomber… Et les voir se relever, ne rien lâcher, m’a aidé à tenir. Souvent, ces personnes ignorent qu’elles vous ont aidé et je me réjouis de leur rendre hommage. Parce-que l’on donne sans compter et sans savoir et un jour, on vous rend, sans compter et sans savoir.

 

Je pense, entre autres, à Véronique Bartin, Emmanta D'eaubonne, Emmanuel LS, Marie Sutter et Pauline Garcia.

 

 

Les « expirant-es »

 

Ce sont ceux-celles qui inspirent à l’envers. L’expiration est aussi nécessaire que l’inspiration. Ceux qui « expirent », ce sont ceux qui sont sur un chemin que je voulais prendre mais auquel je renonce car je comprends qu’il n’est pas pour moi. Dans mon cas, j’ai vu plein de personnes se lancer et réussir dans le comportementalisme, ou monter des projets suite au diplôme que j’ai suivi. Et en les voyant, j’ai eu envie d’explorer d’autres voies que les leurs, des voies qui me correspondent mieux. Les voir travailler a confirmé mes choix. Toutes ces personnes font des choses super, elles sont hyper-compétentes. Mais, si nos échanges sont fructueux, nos chemins diffèrent : ce que j’aime, c’est ouvrir des voies inexplorées, défricher, être pionnière.

 

 

Les ami-es, ceux qui vous soutiennent sans failles et qui vous remettent en question, sans cesse. 

 

Les amis qui vous aident activement parce-qu’ils sont dans le monde du cheval. Eric, éleveur, qui a relu ma première formation un jour de Pâques 2016 et qui sait me remettre en question d’un mot. Katia, étudiante vétérinaire, qui m’a ouvert les portes des écoles vétérinaires et sans qui, je n’aurais pas une offre aussi pertinente. Claudie, Anaïs et Léah qui m’ont confié leurs chevaux avec lesquels j’ai beaucoup appris. C’est avec une de ces juments que pour la première fois de ma vie, je me suis sentie « à ma place », ce moment unique où tout s’aligne, tout est évident (merci Tess !:-) ).

 

 

Ces ami-es qui vous soutiennent et vous remettent en question à la fois vous envoie dans un espace-temps qui vous secoue et vous oblige à avancer. Je pense à Manue, Marion, Susanne, Sophie... Leur regard juste, plein de bon sens sur des détails ou des indispensables. Les questions que je ne me pose pas, elles me les posent ; et ça me fait cogiter, avancer. Leur regard bienveillant, leurs encouragements et leur façon propre à chacune de me remettre à ma place (la bonne place). Ces échanges sont aussi informels qu’ils sont précieux. Dans la plupart des cas, mes ami-es n’ont pas forcément conscience de la petite graine plantée, mais elle grandit et m’aide à devenir un peu plus moi, dans la vie ou dans mon métier. Avec eux, je ré-atterris et ça me rend meilleure.

 

Il y a aussi tous mes ami-es croient en moi et me disent : « Ca te correspond bien. C’est évident». Ces simples mots qui confirment ce que je sens à l’intérieur.

Impossible de tous les citer, mais ils savent et se reconnaitront.

 

 

Les soutiens qui s’ignorent

 

Il y a ceux qui vous aident à tenir, juste parce-qu’ils/elles ont envie de travailler avec vous. Je pense aux membres du collectif, qui sans le savoir, m’ont permis de tenir, par leur simple présence aux ateliers et leur enthousiasme. Mention spéciale pour Delphine et Blanche.

 

 

Et une étincelle pour éclairer le chemin

 

Enfin, il y a une catégorie un peu à part, mais essentielle : ma coach d’entrepreneure, Jennifer, très impliquée et pleine d’idées. Elle a appuyé là où il fallait pour que je me lance. Elle m’a montré ce qui était évident et que je ne voulais pas voir. Elle a ouvert la porte sur un monde inconnu et merveilleux.

 

Un parcours en 4 épisodes, ça en fait des rencontres, des personnes, des chevaux, des échanges. Et c’était important pour moi d’en parler, car un chemin ne se trace jamais seule. Et surtout, il est souvent la somme de petits pas, de rencontres très ponctuelles, de phrases lancées sans y penser qui changent des vies. Je suis sûre que vous avez vécu cela aussi.

 

 

Un chemin, ce n’est pas une révélation un matin en se levant. Ce sont des moments de vie, de partage avec les autres qui construisent petit à petit, ce matin-là. Ce jour où vous vous sentez aligné avec vous-même, parce-que l’on vous a aidé, sans le savoir ou activement, parce-que l’on vous a soutenu, sans le savoir ou activement.

 

On est tous le petit pas de quelqu’un, sans le savoir ou activement. Ne perdez jamais cela de vue. C’est notre participation au monde qui se joue dans ces moments-là.

 

Je ne sais pas où cette aventure me mènera mais quoi qu’il arrive, je vis déjà une belle aventure et je suis riche et heureuse de ces rencontres.

 

A chacun de vous : très sincèrement et très chaleureusement, merci.

 

 


10/04/2021
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Episode 3 - Les vétérinaires : Dr Lahaye, Rossignol, Brandenberger, Ouaché, Olela, Canonne, Van Avermaet, Mesnil... Et les étudiantes vétérinaires : Katia, Leslie, Adeline.

Les vétérinaires ont été nombreux à soigner mon cheval, mais aussi à me faire confiance. Ils m’ont laissé laisser mettre en place toutes les pratiques visant à soutenir le moral de mon cheval, chercher avec moi le meilleur équilibre entre les traitements chimiques et les plantes, entendre mes demandes d’allègement ou de renforcement des soins quand Saïd le demandait directement ou par ma voix.

 

 

Et puis, une grande partie d’entre eux m’a aussi fait confiance pour… les former à ce que j’avais appris durant mes études et sur le terrain. Ce savoir que je pouvais leur transmettre pour les aider en retour. C’est pour les vétérinaires que j’ai dispensé ma première formation à des professionnels. A la clinique de Grosbois, une fin d’après-midi de mai 2016. Il faisait chaud ce jour-là, j’avais le trac face aux 4 vétérinaires présents. J’avais préparé cette formation pendant des semaines. Elle a permis un échange riche et aussi de prendre conscience de ses défauts et des choses à revoir pour la rendre plus utile aux vétérinaires. Mais, l’essentiel était là, grâce à eux, j’étais lancée.

 

Quelques mois plus tard, j’intervenais auprès des 4 vétérinaires de la clinique équine du GVE. Une formation plus informelle, toute aussi riche. Voir les vétérinaires prendre des notes a été source de fierté et la confirmation que mes connaissances leur étaient utiles. C’était important pour moi, je débutais, j’étais convaincue qu’il y avait des choses à faire, mais j’avais aussi besoin de cette validation par les professionnels concernés.

 

Je ne remercierai jamais assez ces deux cliniques qui m’ont offert l’opportunité de débuter. C’est tellement important que des personnes vous fassent confiance. Surtout quand ce sont des professionnels reconnus. J’aimerais qu’ils sachent combien cela a compté pour moi et combien ces échanges m’ont apportés.

 

Et je n’oublie pas qu’ils ont été en première ligne sur la guérison de Saïd. Ils l’ont pris en charge du premier au dernier jour : soins, écoute, travail en équipe pour trouver la meilleure solution. Ils n’ont pas failli pendant deux ans.

 

Voir travailler ces vétérinaires en clinique et en ambulatoire, échanger, parfois quotidiennement, avec eux m’a permis de mieux connaitre cette profession, de comprendre à quelles réalités les vétérinaires étaient confrontés. Si l’on veut pouvoir leur transmettre des connaissances, c’est la base : bien comprendre qui est la personne à qui l’on s’adresse.

 

Grâce à tous ces échanges, ils m’ont mis le pied à l’étrier pour ce métier que j’aime tant. ?

 

Mais, j’avais besoin de creuser plus, d’aller au-delà des retours que j’avais sur mes formations. En 2020, j’ai donc mené une enquête de terrain auprès d’autres vétérinaires et d'étudiantes vétérinaires.

 

 

Les Dr Canonne, Van Avermaet, Mesnil, entre autres, m’ont permis de pointer les préoccupations des vétérinaires en ambulatoire, en activité depuis plusieurs années. Elles m’ont livré leurs trucs et astuces pour les cas difficiles. J’aurais pu discuter avec elles des heures.

 

Les étudiantes de VetAgroSup : Katia, Leslie et Adeline, m’ont livré leur quotidien, leurs préoccupations actuelles et à venir. Passionnantes et motivées, elles m’ont donné tant de clés pour l’avenir.

 

Toutes ces personnes m’ont permis de construire pierre par pierre une expérience de terrain vers le cheval en soin. Elles ont confirmé des intuitions, validé des hypothèses, permis d’expérimenter et parfois, elles m’ont obligé à voir les choses autrement, à me remettre en question, à approfondir. Comme avec les scientifiques en éthologie, l’exigence de leur métier m’a montré la voie : rien n’est jamais acquis, il faut toujours chercher, apprendre, expérimenter, se remettre en question, échanger avec ses pairs. Sans cela, la réussite est hasardeuse. Qui veut du hasard dans la santé de son cheval ?

 

Alors, comme les vétérinaires, comme les scientifiques, j’avance un peu plus chaque jour, en suivant leur exemple de rigueur et d’humilité.

 

Au-delà de l’envie initiale d’aider les chevaux, en observant les vétérinaires, j’ai aussi envie les aider à travailler de façon plus zen (moins d’accident) et plus efficace (plus rapidement, en corrélant leur savoir avec des connaissances en comportement). Pour moi, les vétérinaires font un métier extraordinaire. Un métier à qui l’ont doit tous-tes, la santé de nos compagnons de cœur, ces proches non-humains, membres de notre famille.

 

 

 


31/03/2021
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Episode 2 - LE cheval : Saïd

 


 

 

Je le connais depuis qu’il est poulain. Il est né dans l’élevage d’amis, mais, poulain, il était vendu. Et, je n’avais pas l’intention d’acheter un cheval avant…ma retraite ! Et puis…la vie s’en est mêlée. Saïd n’avait finalement pas été vendu et j’ai eu envie d’acheter un cheval bien avant ma retraite. ? Je me suis rappelée de ce petit cheval avec lequel j’avais toujours eu un attachement particulier, et je suis officiellement devenue la gardienne de Saïd, à l’aube de ses 4 ans.

 

 

Saïd est très très très très gentil, très très très proche de l’humain, très très très intelligent et très joueur. C’est pour tout cela que je l’ai choisi. Il se révèle facétieux, très peu émotif et très fiable.

 

Il me fait vite comprendre que je suis son amie. Je mettrais 15 jours à m’en remettre, tant cela me bouleverse.

Saïd est mon meilleur ami équin, ma bouffée d’oxygène, mon compagnon de jeu (on joue comme des gamins à cache-cache :-)).

 

L’épreuve nous saisit le 6 juin 2015. Je l’appelle au pré, il ne vient pas, ce qui n’arrive jamais. Je vois Saïd dans son abri, immobile. Son postérieur gauche est coincé entre les planches de l’abri.

 

C’est grave : la blessure est difficile à évaluer et surtout, elle va se dégrader. Beaucoup. Elle s’infecte (il était à deux doigts de la gangrène quand je l’ai trouvé). Les tissus nécrosent : Saïd doit être hospitalisé. Il sera opéré 4 fois. Lors de l’opération, on découvre le tendon sectionné, la gaine du tendon ouverte et infectée. Je le saurai plus tard, mais c’est l’infection la plus redoutée par les vétérinaires, car extrêmement difficile à enrayer, et très souvent fatale.

Nous allons nous battre 2 ans contre cette infection et ses conséquences. L’infection finira par atteindre les os, les rendant littéralement transparents à la radio, tant la densité osseuse est faible. Les sésamoïdes sont troués. Les vétérinaires de Grosbois n’avaient encore jamais vu cela…

 

Saïd passera 5 mois en clinique, 14 mois en box ferme, 18 mois en pronostic vital engagé. Sa guérison nécessitera 2 ans de soins quotidiens. Les vétérinaires et de nombreux professionnels du soins (maréchal, ostéo…) feront leur maximum pour le guérir. Nous serons aussi entourés d’amis incroyables qui nous ont soutenu et aidé pour les soins et les frais.

 

 

Mais, il y a un paramètre-clé, celui qui détermine une partie du traitement et la poursuite des soins : le moral. Sans un mental de guerrier, rien n’est possible avec une telle pathologie. Saïd a un mental exceptionnel, mais pas infaillible. Et surtout, il faut tenir dans la durée... Enfermé, sans congénère, au régime, en grande souffrance, pendant des mois, de très longs mois.

 

 

Alors, pendant 2 ans, je vais faire TOUT ce qui est en mon pouvoir pour aider mon cheval, pour que son moral (d’acier) tienne.

 

Je vais l’écouter, encore, toujours, avec mon cœur, avec mes yeux, avec tout ce que mon corps peut ressentir.

Je vais m’appuyer sur notre relation très forte et sur toutes les connaissances acquises durant mes études et mes recherches personnelles. Je vais y passer mes journées et mes nuits.

Je vais dépasser mes limites, oser mettre en place des choses dont je sais qu’elles suscitent les moqueries et le doute, parfois les reproches, oser demander des choses inédites et très difficiles à demander.

 

Et, son moral va TENIR. Tellement que sa clinique est excellente (alors que les radios sont catastrophiques). Tellement que les vétérinaires ne me proposeront jamais l’option redoutée, mais me diront un soir d’automne 2015 : « Il a entre 5 et 10% de chance de s’en sortir, mais ça vaut le coup d’essayer ».

 

 

Et tous ensemble, nous allons réussir. Stopper l’infection, recouvrer la densité osseuse, et Saïd va nous révéler qu’il peut se déplacer aux 3 allures sans douleur, avec uniquement une boiterie mécanique au trot.

 

Et surtout, surtout : Saïd va retourner au pré avec les copains et vivre une VRAIE VIE DE CHEVAL. Mon UNIQUE objectif.

 

Saïd a dépassé les pronostics les plus optimistes des vétérinaires. Et je sais que ce que j’ai mis en œuvre pour son mental a payé. Saïd l’a montré. Les vétérinaires l’ont constaté.

 

 

Mais cette épreuve m’a laissé exsangue physiquement, moralement et financièrement. Alors, je vais avoir besoin de presque 3 ans pour décider, aujourd’hui, que c’est ma voie.

 

 

Il me faudra des mois pour digérer, mettre à distance, accepter que j’ai une expérience hors du commun (grâce à un cheval hors du commun, vous l’aurez noté, bien sûr ! ;-)).

 

Je le vois bien pourtant sur les quelques chevaux que j’accompagne depuis 2017 (des amis, une association).

En cette année 2020, il me faudra encore des mois pour formaliser totalement mon savoir-faire, m’autoriser à le mettre en pratique à plus grande échelle.

Nous sommes souvent notre propre limite. J’avais besoin de temps, mais je sais que cette épreuve m’a permis d’acquérir un savoir-faire unique et que je peux aider bien d’autres chevaux.

 

Saïd m’a appris que l’on pouvait être ami avec un cheval. Il m’a fait beaucoup, beaucoup évolué dans ma pratique avec les chevaux (monté, à pied, ou simplement en étant avec eux).

 

Avec cette épreuve, Saïd m’a permis d’apprendre tout ce que nous pouvions déjà faire pour aider un cheval en soins et montré tout ce qu’il nous reste à apprendre.

Saïd est là, et nous montre que c’est possible. Que même dans la pire épreuve, on peut soutenir leur moral, faire en sorte que les chevaux coopèrent aux soins parce-qu’ils comprennent notre intention.

 

Je sais que Saïd continuera de guider ma pratique, de me faire expérimenter d’autres interactions humain-cheval. En ce moment, il m’apprend la force de l’intention. Je m’améliore un peu plus chaque semaine, grâce à lui. Et je peux vous dire que je m’en sers déjà avec plein d’autres chevaux. ?

 

 

Aujourd’hui, ma plus grande fierté est d’être son amie et mon plus grand bonheur est de l’observer vivre sa vie de cheval et d’être avec lui.

 

Je mesure la chance immense d’avoir à mes côtés ce GRAND cheval. Petit par la taille, mais tellement grand par sa force et sa sagesse.

Je me réjouis chaque jour de vivre près de lui et de continuer d’apprendre avec lui. Mon ami et mon guide. Saïd.

 


31/03/2021
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Episode 1 - Les chercheuses : Martine, Séverine, Léa et Cécile et la communauté scientifique en éthologie du cheval.

Il y a un peu plus de 20 ans, je découvre l’étude des comportements (je ne sais pas encore que cela s’appelle l’éthologie). Je m’intéresse de très près à mes 3 de mes animaux fétiches : le bonobo (c’est lui qui me fera découvrir cette science), les orques et les éléphants. Que des animaux sauvages… Comme beaucoup, je ne saisis pas que cette science s’applique aussi à nos animaux domestiques.

 

 

En 2007, je découvre l’équitation éthologique (qui n’a d’éthologique que le nom, mais à cette époque, ça non plus, je ne le sais pas). Je suis fascinée par les résultats obtenus, je m’y intéresse de plus près. Je découvre qu’il y a une formation scientifique très renommée en France, une formation en éthologie (quelle confusion !). Je décide de la faire… plus tard.

 

C’est en 2013 que je tente d’intégrer cette formation très sélective (17 inscrits pour des centaines de demandes). Je suis recalée. Je tente à nouveau en 2014 et cette fois, je suis retenue. Je suis heureuse et fière. Je commence ma formation en novembre, pleine de certitudes qui s’écrouleront comme un château de cartes le temps d’une observation dans les conditions scientifiques. Je constate que je ne sais rien en éthologie du cheval. Tout est à apprendre.

A partir de là, je comprends que cette science m’a toujours attirée (des années devant les documentaires animaliers !!). Je comprends que je ne pourrai plus jamais faire comme avant : observer, interagir, réfléchir, agir. Je comprends ce que je me cachais depuis longtemps : cette science est une passion, elle va prendre une place immense dans ma vie. Pour ma plus grande joie. ?

 

Martine Hausberger, Séverine Henry, Léa Lansade me font redécouvrir le cheval en tant qu’espèce, m’apprennent à observer, à réaliser un protocole scientifique... Ces dernières années, leurs travaux sur le bien-être, le mal-être et la cognition se sont développés considérablement et ces 3 thèmes me passionnent plus que tout. Ces études sont mon terreau pour mon travail avec les chevaux et j’adapte tout au cheval en soins. Même si au départ, ces études sont réalisées sur des chevaux qui ne sont pas en soins, je sais que bientôt, il y aura des occasions d’en réaliser sur ce sujet. Et je compte bien m’y employer. ?

 

 

Ce que ces chercheuses m’ont appris de plus précieux, ce sont : l’observation, le questionnement et savoir dire « je ne sais pas » ou « on ne peut pas dire ». Je me souviens encore de Martine Hausberger, la première semaine de la formation, dire « Je ne sais pas ». Ca m’a bluffé. Voir une scientifique reconnue avouer son ignorance, c’était perturbant et salvateur. Oui, on ne sait pas tout. Oui, on peut essayer de nouvelles pistes. Oui, on peut poser la question à l’animal (avec rigueur). C’est aussi ce que j’ai appris. Et je m’en sers presque chaque jour.

 

 

Parmi les connaissances en éthologie appliquées au cheval en soin, j’utilise régulièrement, les études autour du bien-être/mal-être et de la douleur, de la personnalité, de la cognition, de la relation humain-cheval et de la relation mère-poulain.

 

 

Sur le cheval en soin, la rencontre déterminante c’est Cécile Le Moal. Le jour où elle présente son étude sur l’enrichissement du milieu du cheval hospitalisé, je suis assise à côté d’elle. Par hasard ( !). Car à ce moment-là, je ne sais même pas qu’elle présente une étude. Son étude sera une bouée de secours à laquelle je vais m’accrocher pendant près de deux ans. Que je vais décortiquée, testée, améliorée sur mon propre cheval pour le sortir d’une grave blessure qui nécessitera 14 mois de box ferme et 2 ans de soins avant son retour au pré.

 

 

Depuis, pour les chevaux immobilisé au box, je n’aurai de cesse de m’informer, de croiser les études, les pratiques, d’expérimenter et d’observer pour trouver ce qui est le mieux pour eux. Grâce à ces chercheuses et à tant d’autres, nous avons désormais les moyens d’aider les chevaux en soins. Et je suis reconnaissante et fière d’avoir été formée par elles.

 

 


31/03/2021
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