Bucéphale

Pourquoi la dominance n’a pas de sens.

Quand j’entends qu’il faut dominer le cheval, et bien, je ne suis pas d’accord !

D'abord parce-que la dominance pour un cheval et la dominance pour un cheval n'a pas du tout le même sens.

 

La dominance de l'être humain sur le cheval est une soumission à des ordres pour obtenir une action ou un résultat donné. Elle est issue d'une hiérarchie linéaire qui ne varie pas selon le contexte (c'est toujours l'humain qui domine). 

 

La dominance pour le cheval s'exerce uniquement pour l'accès aux ressources (alimentation, eau, reproduction...) et vise la satisfaction d'un besoin primaire. Ce n'est pas une soumission à un ordre, juste un langage pour signifier la priorité d'un individu sur un autre fondé sur une hiérarchie non linéaire. Cette hiérarchie pouvant évoluer selon le contexte.

Les scientifiques ont démontré que la dominance n’était pas une caractéristique d’un individu équin donné. La dominance ne vaut que pour un contexte social donné et pour l’accès à des ressources (alimentation, reproduction…).*

 

Quand on domine comme un humain, on ne parle pas cheval. Donc, il faut s'attendre... à ne pas être compris. Et dans ce cas, il est rare que l'humain remette en question sa dominance. Il a souvent tendance à redoubler de dominance. Mais au fond, pourquoi domine-t-on un cheval ?

 

Que cherche-t-on à obtenir d'un cheval quand on le domine ? Un partenaire dans la durée ou un être soumis définitivement ?

 

Pour moi, plus que la dominance, le respect a du sens. Oui, je veux que mon cheval me respecte, c’est-à-dire qu’il ne me bouscule pas, ne me marche pas sur les pieds, réponde à mes demandes (que je n'impose pas mais propose selon ses capacités). Mais je veux aussi qu’il s’exprime pour savoir quand il a mal, quand il ne comprend pas. Pour travailler efficacement avec lui, sans le mettre dans le rouge, sans lui imposer tout.

Un cheval dominé ne s'exprime plus, jusqu'au jour où le mental, le corps, voire les deux lâchent. Comment être un couple quand l'un des deux n'a pas son mot à dire. Tous les hommes de cheval écoutent leurs chevaux (de Oliveira le premier).

 

Le respect, comme la dominance vient de nous. Si nous les respectons, ils nous respectent. Si nous les dominons, il faut s’attendre à de la rébellion.

Le premier des respects vient de nous, il convient de respecter ce qu’ils sont. Après seulement, nous leur apprendrons qui nous sommes en nous basant sur leur capacité d’apprentissage (pas les nôtres).

 

*Voir les travaux d'Université de Rennes : Martine Hausberger, Séverine Henry et la thèse de Marie Bourjade.

Un résumé sur le leadership (qui n'est pas la dominance mais aide à comprendre. http://alter-equus.org/le-leadership-est-il-un-concept-fiable-chez-le-cheval/

 



11/06/2017
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi