Pourquoi j'ai changé ma façon de voir ?
Un jour, j’ai découvert l’équitation éthologique. Comme beaucoup, j’ai fait un join-up. 5-10mn et le cheval me suivait, j’ai trouvé ça magique. Tellement magique que je me suis dit que peut-être, j’avais envie d’enseigner cette pratique. Alors, je m’y suis intéressée, sérieusement. Et comme je suis du genre intello qui cherche toujours le top niveau, j’ai candidater pour le DU d’éthologie du cheval de Rennes. Ignorante que j’étais...
Entre temps, j’avais quand même acheté un cheval (ça me fait toujours bizarre de le dire ça, comme si c’était possible d’acheter... un ami :-/). Et, j’avais testé deux ou trois trucs avec lui qui ne m’avait pas convaincu. Le stick... que j’ai utilisé 3 fois, je ne savais pas comment m’en servir et mon cheval était, lui aussi, perplexe face à cet outil. Je l’ai donc travaillé avec mes mains et des signaux du corps. Ce qui nous va toujours bien à tous les deux. J’avais aussi pratiqué la sarabande du rond de longe... Pff, je m’ennuyais tellement. Et ce n’était rien par rapport à mon cheval. J’ai vite arrêté. Cavalière d’extérieur avant tout, j’ai trouvé plus drôle de travailler dans la forêt, dans les prairies. D’écouter mon cheval qui n’aimait pas tourner en rond, mais bien plus trotter le nez par terre. Il m’a appris, beaucoup. A l’écouter surtout. A nouer une relation positive. Sans m’en rendre compte. J’ai passer des heures à le faire brouter, à nous promener en forêt. C’est lui qui m’a montré qu’il savait jouer à cache-cache (oui, oui!!). Bref, je l’ai écouté comme je pouvais. Je me suis beaucoup concentrée sur lui, juste parce-que je l’aime et que l’écouter rend notre relation tellement plus intéressante qu’un join-up.
Et puis, un jour, j’ai compris que j’étais son amie, vraiment. J’ai mis 15 jours à m’en remettre... J’ai fait des recherches. Oui, c’est possible et démontré scientifiquement : les affinités inter-espèces existent.
Bon, et alors, me direz-vous ? Ma formation en éthologie, l’équitation éthologique, tout ça... J’y viens. Avec ma petite expérience en équitation éthologique et celle avec mon cheval, je croyais bien connaitre les chevaux. Au DU, nous étions 17 personnes dans ma promo. Et, il me semble qu’on est à peu près tous arrivés avec nos certitudes. Je me disais que j’étais peut-être un peu au-dessus des autres car j’avais beaucoup lu d’études en éthologie (singes, éléphants, orques et cheval, bien sûr). PATATRAS !! Je suis rentrée de la première semaine totalement déprimée avec une certitude : je ne connaissais par grand chose aux chevaux et surtout, j’étais totalement incapable de les observer. Les questions : “comment sont les oreilles ?” Comment est son dos ? creux, droit ? Comment est l’encolure ?” raisonneront encore longtemps dans ma tête. En fait, je prenais conscience que l’on cotoie les chevaux depuis longtemps et la plupart d’entre nous ne savent pas les regarder. Quelle remise en question !!
A partir de ce moment, j’ai tout relu... comme un cheval. Je me suis mise à leur place. Parce-que toutes les techniques ou les études du monde ne sont rien si vous ne savez pas regarder. Aucune technique n’est meilleure ou pire qu’une autre. La seule vérité c’est le cheval qui nous la dit : est-ce qu’il est d’accord avec l’activité? est-ce qu’il comprend ? est-ce qu’il a peur ou mal ? est-ce qu’il est bien? est-ce que la relation est bonne ?
Le cheval nous dit tout, si on sait observer. Le reste, c’est de la littérature.
Mon seul conseil : apprenez à observer et vous pourrez ainsi vous faire votre propre opinion sur les méthodes, techniques et autres approches avec les cheval.
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