Bucéphale

T’en veux de l’anthropomorphisme, en v’là !

 

On critique beaucoup l’anthropomorphisme, mais bien utilisé, il est très très utile.

 

C’est une des bases de la recherche scientifique

Déjà, tous les chercheurs s’appuient dessus pour émettre des hypothèses. C’est normal d’explorer le monde avec nos yeux. C’est ce qui nous permet d’explorer le monde. La limite c’est de lire TOUT le monde avec nos yeux, comme si TOUT le monde avait nos yeux.

 

Imaginez un daltonien qui explore le monde et le lit uniquement avec ses yeux, bah, vous allez trouver que ça manque de couleur et que ce n’est pas votre réalité. Mais, vous allez trouver des pistes pour comparer les deux visions et COMPRENDRE l’autre. Et c’est là, que c’est intéressant.

 

Les scientifiques se demandent par exemple si la mémoire d’une espèce est comme la nôtre ou comme une autre espèce déjà observée. Ensuite, il pose la question à l’animal en faisant bien attention à poser la question à l’animal pour qu’il puisse la comprendre (nombre d’études échouent ou donnent des résultats erronés car la question a été mal posée. Posée comme un humain, donc là aussi, on doit stopper l’anthropomorphisme).

 

Rappelez-vous Hans le cheval qui savait compter. On a longtemps pensé qu’il savait compter (parce-que les humains savent compter…). Or, Hans développait une capacité majeure chez les chevaux : l’observation et la compréhension de signaux faibles. Hans ne sait pas compter comme un humain, mais il sait décoder finement, comme un cheval. Nous avions lu son comportement comme des humains.

 

C’est un excellent outil pédagogique !

Pendant le confinement, on a vu fleurir sur les réseaux sociaux, les images d’animaux enfermés qui faisaient le parallèle avec le confinement. Ca permet de comprendre ce que vit l’animal avec notre perception.

 

Je le fais TOUJOURS pendant mes cours ou dans mes échanges avec les professionnels.

Exemple pour les jeunes chevaux : est-ce que tu demanderais à un enfant de 10 ans de porter 10kg en courant sur 300m ?

Exemple d’anthropomorphisme à l’envers : comment réagirait ton estomac si tu mangeais 16h par jour la tête en bas ?

Dans ce cas, il permet de rentrer dans la perception de la personne pour qu’elle prenne conscience. Evidemment, en complément on apporte les connaissances suffisantes pour se mettre à la place de l’animal, mais la prise de conscience est  la clé de l’apprentissage. Donc, si l’anthropomorphisme peut y aider, allons-y !

Attention, ça ne veut pas dire que cela fonctionne pour tout et avec toutes et tous. Mais bien utilisé, c’est un outil pédagogique très précieux.

 

Alors autant je suis contre l’anthropomorphisme à tous crins et sans réflexion, autant bien utilisé, c’est un levier de connaissances. Et vous, avez-vous des exemples du bon usage de l’anthropomorphisme ?

 



23/07/2020
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